L’abus d’hygiène : nuisible au développement de la flore intestinale des bébés

Les bactéries protectrices colonisent de plus en plus tardivement l’organisme des nouveau-nés des pays industrialisés. Une flore intestinale robuste joue un rôle important sur la santé de chaque individu, en participant à la lutte contre les agents pathogènes.

Une étude suédoise, menée sous la direction de Ingegerd Adlerberth de l’Université de Göteborg, a montré que les bébés des pays industrialisés avaient besoin de plus de temps qu’il y a trente ans pour élaborer leur flore intestinale protectrice.

Les chercheurs suédois en étudiant depuis des dizaines d’années les selles des nouveau-nés, ont pu mettre en évidence une différence importante entre les pays industrialisés et les pays les plus pauvres.

Effectivement, alors que dans les pays du Sud économique, les enfants développent très tôt une flore de protection, les bébés des pays du Nord n’y parviennent que relativement plus tard.

Une hygiène toujours plus prononcée expliquerait ce phénomène par le retard, voire l’absence, de colonisation de l’organisme par les bactéries qu’elle entrainerait. De plus les bactéries commensales, telles qu’E. Coli ou Bacteroides, apparaîtraient plus tard dans l’intestin majorant ainsi le risque le développer une maladie. Un ralentissement supplémentaire interviendrait lorsque les enfants viennent au monde par césarienne, ce qui concerne environ 20% des naissances en France. Lors d’un accouchement par voie basse, les nourrissons sont recouverts de muqueuse vaginale maternelle, qui contient des Lactobacilliaceae et permet donc la colonisation bactérienne de l’organisme de l’enfant. Comme cette étape fait défaut en cas de recours à la césarienne, les chercheurs pensent que ceci influencerait le développement de la flore intestinale. Il se met en place en premier lieu chez les enfants nés par césarienne une flore intestinale artificielle qui correspond à la flore cutanée maternelle.

Les experts déconseillent toutefois aux parents d’exposer volontairement leurs enfants à tous les germes possibles dans le but de renforcer leurs défenses immunitaires.

Il va de soi pour conclure, qu’hygiène et propreté protègent aussi des maladies infectieuses.

Les résultats de l’étude sont accessibles via le lien suivant: http://bit.ly/1hriGir (En Anglais)