La greffe de cellules-souches

Et si la réponse aux pénuries d'organes se trouvait à l'intérieur même de l'homme ? Les cellules humaines peuvent se multiplier à l'infini et se différencier en tous les types de cellules. Elles se trouvent dans l'embryon, le fœtus et le sang de cordon ombilical. Il y en a aussi dans les différents tissus d'un individu adulte mais leur potentiel de renouvellement et de différenciation est plus faible.

Aujourd’hui, des enjeux éthiques s'opposent au prélèvement de cellules-souches sur les embryons mais il existe des techniques permettant de former des cellules-souches à partir de cellules déjà différenciées, il s'agit des IPS (induced pluripotent stem cells). En 2012 au Japon, des chercheurs ont créé du tissu hépatique fonctionnel à partir d'IPS qu'ils ont implanté dans une souris. Les cellules-souches se sont organisées en « bourgeon hépatique » qui après avoir été greffé chez la souris a donné un véritable foie, connecté au réseau vasculaire et qui a pu filtrer le sang du rongeur et produire des protéines hépatiques.

Dans les traitements par greffe de cellules-souches, on privilégie le prélèvement sur le patient. Ainsi, provenant de lui-même, elles n'entraînent pas de rejet par le système immunitaire. Cependant à partir de ces cellules on arrive principalement à former des tissus mais il est encore difficile de reproduire la structure souvent complexe des organes humains.

Avec l'apparition de l'imprimante 3D, de nombreux chercheurs tentent de créer des organes en utilisant dans au cours de la fabrication des cellules-souches. En particulier, des prothèses auditives ont été conçues de cette manière à l'université de Princeton en 2013. Cette oreille bionique rend non seulement l'ouïe à son porteur mais élargit même ses capacités auditives au-delà de la moyenne de la population. Un système électronique est intégré entre deux couches de cellules qui donnent la forme à l'oreille et il capte des fréquences sonores inaudibles par une oreille humaine classique.

Pour aller encore plus loin, Eric Renard, diabétologue, a même dit : « des cellules-souches animales dérivées en cellules différenciées greffables chez l'Homme, pourquoi pas. Il faudrait néanmoins qu'elles soient tolérées par l’organisme humain. Mais toute cette ingénierie tissulaire reste du domaine de l'exploration ». De nombreuses perspectives de thérapies cellulaires restent donc imaginables, les cellules-souches pourraient faire entrer la médecine dans une nouvelle ère.