Etude prometteuse pour l’épidémie d’Ebola au Libéria.

Depuis mars dernier sévit une épidémie du filovirus Ebola en Afrique de l’Ouest, elle est décrite comme étant la plus complexe et la plus meurtrière depuis la découverte du virus en 1976 au Zaïre (République Démocratique du Congo aujourd’hui). Le premier cas a été détecté en Guinée, puis l’infection s’est propagée peu à peu dans les pays voisins, ainsi qu’au Sénégal et au Nigéria surtout. Les pays les plus touchés restent la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria.

Ces pays ont des systèmes de santé fragiles, qui compromettent l’endiguement rapide de l’épidémie. Le virus se transmet d’homme à homme par tout liquide corporel d’une personne infectée (en particulier par le sang, les selles et les vomissements) et pour laquelle il n’existe pas encore de traitement curatif.

Cependant, une équipe de chercheurs de l’University of Georgia a mis au point un modèle de prévision multi-axial varié dans le temps, avec des données mises à jour régulièrement sur les cas de transmission du virus, en hôpital et en dehors au Libéria. Ils se sont concentrés sur ce pays, car c’est celui qui a subi initialement le taux de croissance épidémique le plus haut. Or, selon leur étude, il se pourrait que l’épidémie d’Ebola soit endiguée d’ici mars à juin 2015. Une des difficultés dans cette étude est bien sûr de pouvoir estimer les progressions différentes de l’épidémie en fonction des différents modes courants de transmission : de l’infection du corps médical, en hôpital ou « à domicile », à l’infection des personnes s’occupant des défunts et des rites funéraires. Cette étude prend également en compte la sous-estimation des cas déclarés et reportés dans ce pays.

Leur modèle, selon les mises à jour à partir des données de décembre 2014 suggère donc que si le taux d’hospitalisation en isolement était augmenté à 85%, il serait possible de contenir l’épidémie au Libéria. Cette capacité d’hospitalisation a aussi été jugée possible. Toutefois, les chercheurs ajoutent que leur modèle est basé sur des hospitalisations rapides !

De plus, le taux d’hospitalisation en isolement rapide ne suffirait pas, il faut continuer à sensibiliser les populations touchées et y appliquer des mesures de précaution et d’hygiène rigoureuses, notamment lorsqu’il s’agit des rites funéraires, car ceux-ci représentent une grande source de transmission dans ce pays. Cette équipe de chercheurs communique donc des nouvelles prometteuses et pleines d’espoir pour l’évolution de cette épidémie meurtrière, et recommandent bien sûr toujours des précautions et le respect des recommandations de l’OMS (liens ci-dessous) pour la réduction des risques de contamination.

Sources (dont les liens OMS) :

http://www.eurekalert.org/pub_releases/2015-01/uog-nmp011315.php
http://www.who.int/csr/disease/ebola/Annexe_logistique.pdf?ua=1
http://www.who.int/csr/disease/ebola/Annexe_18_reduction_risque_soin_domicile.pdf?ua=1
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs103/fr/
http://www.plosbiology.org/article/fetchObject.action?uri=info:doi/10.1371/journal.pbio.1002056&representation;=PDF
Publication : “Ebola Cases and Health System Demand in Liberia”, RajReni B. Kaul, Laura W. Alexander, Suzanne M. O'Regan, Andrew M. Kramer, J. Tomlin Pulliam and Andrew W. Park of UGA's Odum School and Matthew J. Ferrari of Pennsylvania State University. Published in PLOS biology.