« Citius, Altius, Fortius » oui, mais avant tout : « contrôlus technicus »

Les bienfaits du sport sur la santé et le bien-être ne sont plus à prouver. Les campagnes d’incitation du genre: « Bouger plus », « Sportez-vous bien » pour être « A fond la forme » inondent médias et couloirs de métro. Il est vrai qu’à tout âge, l’ensemble des systèmes de l’organisme (musculaire, ostéo-articulaire, respiratoire, cardio-vasculaire et psychique) croquent les fruits mûrs d’une activité physique régulière. Or comme « manger 5 fruits et légumes par jour » est conseillé : croquons ,croquons, tout en mouvement !

Force est toutefois de constater que les campagnes portent leurs fruits et que la population sportive croît… et mûrit. La vigilance est donc de mise car le système cardiovasculaire, qui occupe une place centrale dans les adaptations de l'organisme aux contraintes du sport peut parfois être défaillant et à l'origine d'accidents. L’infarctus ou la mort subite touchent chaque année un nombre certain de français lors de sa pratique sportive (en France, 1100 cas/an de mort subite non traumatique et 1200 cas/an d’infarctus non mortel).

L’accident est régulièrement précédé de signes qui auraient dû amener à la réalisation d’un bilan médical (dyspnée, lipothymies, douleurs thoraciques, palpitations, …) ou résulte de comportements à risque et négligents (dopage, tabagisme, hyperlipidémie, hypertension artérielle, hyper sollicitation à l’entraînement, …)

Ces décès sont souvent révélateurs de pathologies cardiaques déjà présentes, telles que les anomalies coronaires ou les dysplasies. Depuis septembre 2011, le Ministère des Affaires sociales et de la Santé, et le Ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'éducation populaire et de la Vie associative ont lancé une campagne nationale de prévention pour sensibiliser les sportifs de tous niveaux à ce risque.

Cette campagne s'appuie sur les 10 règles d'or dictées par le Club des Cardiologues du sport (CCS) et repose sur trois principes simples:
-Faire attention à sa santé
-Respecter des consignes simples et de bon sens lors d’une pratique sportive
-Surveiller les signaux anormaux et consulter son médecin traitant

Le sportif est ainsi sensibilisé et c’est au professionnel de santé d’améliorer le dépistage en amont. Pour ce faire, un interrogatoire et un examen à la recherche de signes particuliers ou d’antécédents familiaux de cardiopathie, un contrôle sérieux des facteurs de risque, et un électrocardiogramme de repos annuel semblent être les ingrédients d’une campagne réussie.

Afin que sport continue à rimer avec santé et bien-être, le CCS a ainsi défini ces consignes :

1/ Je respecte toujours un échauffement et une récupération de 10 minutes lors de mes activités sportives
2/ Je bois 3 à 4 gorgées d’eau toutes les 30 minutes d’exercice à l’entraînement comme en compétition
3/ J’évite les activités intenses par des températures extérieures inférieures à -5°C ou supérieures à 30°C
4/ Je ne fume jamais 1 heure avant ni 2 heures après une pratique sportive
5/ Je ne prends pas de douche dans les 15 minutes qui suivent l’effort
6/ Je ne fais pas de sport intense si j’ai de la fièvre, ni dans les 8 jours qui suivent un épisode grippal (fièvre + courbatures)
7/ Je pratique un bilan médical avant de reprendre une activité sportive intense si j’ai plus de 35 ans pour les hommes et 45 ans pour les femmes
8/ Je signale à mon médecin toute douleur dans la poitrine ou essoufflement anormal survenant à l’effort*
9/ Je signale à mon médecin toute palpitation cardiaque survenant à l’effort ou juste après l’effort*
10/ Je signale à mon médecin tout malaise survenant à l’effort ou juste après l’effort*

*Quels que soient mon âge, mes niveaux d’entrainement et de performance, ou les résultats d’un précédent bilan cardiologique