Les adhérents de l’UFML ont voté l’évolution de l’association

Samedi dernier, les membres de l’association “Union Française pour une Médecine Libre” (UFML) ont voté un changement de statut: l’association est devenue un syndicat. 73% des adhérents ont voté en faveur de cette évolution. Depuis sa création en 2013, l’UFML n’a cessé de s’exprimer contre l’évoluti

Samedi dernier, les membres de l’association “Union Française pour une Médecine Libre” (UFML) ont voté un changement de statut: l’association est devenue un syndicat.

73% des adhérents ont voté en faveur de cette évolution. Depuis sa création en 2013, l’UFML n’a cessé de s’exprimer contre l’évolution actuelle du système de santé français en pointant notamment les prises de position de certains syndicats médicaux. Ce nouveau statut s’inscrit dans une démarche de contestation et témoigne d’une volonté d’action.

Afin d’en apprendre plus sur les coulisses de cette évolution, nous avons contacté le Dr. Jérôme Marty, Président de l’UFML.

Vous souhaitez représenter “les soignants”, l’UFML sera donc un syndicat pour toutes les professions médicales ou pour les médecins seulement ?

L’UFML aura deux entités : un syndicat de médecins qui s’inscrira dans une confédération: l’UFML pluripro. Se retrouveront au sein de cette confédération des syndicats d’autres professions du soin mais également des associations et des coordinations.

Il est temps de dépasser les clivages, nous vivons un effondrement et il est de notre devoir que de tout mettre en oeuvre pour le stopper et reconstruire. Depuis plus de 30 ans la France a fait le choix du centralisme en matière de santé et peu à peu les soignants ont été écartés de la sphère décisionnelle.

La gouvernance et le financement du système sanitaire se sont construits sans eux alors qu’un simulacre de démocratie sanitaire tentait de masquer cette réalité. Déserts médicaux, crise démographique, effondrements des installations, expatriations, déplaquages en nombre , dépôts de bilan, burn out, suicides ne sont que conséquences directes du modèle politique choisi par les gouvernements successifs.

Du secteur public au secteur privé, de l’hopital à la ville aucun “territoire” de soin qui ne soit impacté. Face aux dérives d’une médecine sous influence et demain marchandisée, face aux drames annoncés nous avons décidé d’unir nos différences et de changer les règles du jeu.

Le changement de statut de l’UFML est-il synonyme de rupture avec la FMF ?

Le changement de statut de l’UFML se veut une rupture avec l’ordre établi. Nous entendons revoir la conception du syndicalisme, le modèle conventionnel, la gouvernance, le financement, la politique sanitaire. Aucun sujet n’est trop grand, la médecine est chose trop sérieuse pour être laissée aux seuls politiques.

La FMF s’est battue avec nous depuis 2012, la structure a fait le choix de la signature conventionnelle. C’est une erreur politique, on ne contractualise pas avec un système qui a légalisé la fin de votre modèle d’exercice, mais surtout, on ne prolonge pas l’existence d’une politique qui construit sa force sur le mépris des soignants et sur la priorité du dogme et de l’économie sur le soin.

Ceci étant posé, nous appelons à l’union afin que, soignants, demain soit nôtre.

Quelles vont être vos premières actions vers votre représentativité ?

Une action, primordiale, respecter les soignants. Aller à leur rencontre, les réunir, ouvrir une voie pour porter leur voix, leur redonner confiance. Nous avons porté haut la défense de la liberté d’exercice et de l’indépendance professionnelle, celle des valeurs de la médecine et du soin, très loin de la parcellisation du combat. C’est cette vision globale, ce soignant décideur de son avenir et coresponsable de celui du système sanitaire qui rendra aux soignants une vraie représentativité.

Découvrez le mot du Président sur le site de l’UFML.

Texte : esanum / pg