Actu CNRS : la flore microbienne serait-elle influencée par le réchauffement climatique ?

Des chercheurs du laboratoire Évolution et diversité biologique de Toulouse, de la Station d'écologie théorique et expérimentale et de l'Université d'Exeter ont mis en évidence les effets néfastes du changement climatique sur le microbiote d'un lézard.

Des chercheurs du laboratoire Évolution et diversité biologique de Toulouse, de la Station d'écologie théorique et expérimentale et de l'Université d'Exeter ont mis en évidence les effets néfastes du changement climatique sur le microbiote d'un lézard.

Parue dans Nature Ecology & Evolution (DOI : 10.1038/s41559-017-0161), cette étude démontre qu'il est urgent de mieux comprendre les effets du réchauffement climatique sur les êtres vivants. 

Ce dernier modifie le fonctionnement naturel des écosystèmes, cette réalité concerne toutes les espèces, y compris les microbes intestinaux comme en témoigne cette étude. Les microbes intestinaux appartiennent au microbiote, aussi appelé « flore intestinale ». Le microbiote est essentiel, il a un rôle non seulement digestif mais aussi immunitaire puisqu'il prévient de nombreuses pathologies. Son déréglement peut donc être très néfaste. 

Dans l'étude en question, les chercheurs ont quantifié l'impact du réchauffement climatique sur le microbiote intestinal du lézard vivipare. Pour ce faire, ils ont soumis des populations de lézard vivipare à différents types de climats pendant un an. Suite à cela, ils ont échantillonné les microbiotes des lézards afin de les comparer. 

Il leur a été permis de montrer, que le changement climatique avait conduit à une forte perte de diversité bactérienne, pouvant se répercuter sur la survie des reptiles. En effet, les lézards ayant une plus faible diversité bactérienne vivent de manière générale moins longtemps. 

Il se pourrait que ces effets néfastes du changement climatique se retrouvent chez d'autres espèces. Les résultats mis en évidence dans l'étude : "Climate warming reduces gut microbiota diversity in a vertebrate ectotherm" rappellent, qu'il ne faudrait pas oublier de considérer les microbiotes des espéces hôtes dans les études à venir, car leur altération peut mettre en danger la vie de nombreuses espéces vivantes.