Maladie de Lyme retour sur une controverse avec le Pr. Perronne

Voilà quelques mois, que la maladie de Lyme défraie la chronique et les médecins qui la côtoient ne cessent de tirer les sonnettes d’alarme pour en améliorer la reconnaissance. Tout d’abord,  la maladie de Lyme est en tant que telle est reconnue partout mais c’est sa forme chronique, qui n’est pas reconnue. Le concept de

Voilà quelques mois, que la maladie de Lyme défraie la chronique et les médecins qui la côtoient ne cessent de tirer les sonnettes d’alarme pour en améliorer la reconnaissance.

Tout d’abord,  la maladie de Lyme en tant que telle est reconnue partout, mais c’est sa forme chronique qui n’est pas reconnue. Le concept de « syndrome post-Lyme » a vu le jour pour les patients qui après le traitement ont continué de se plaindre de symptôme invalidants. Le diagnostic de la maladie est rendu d’autant plus difficile par ses symptômes, car 80 à 90 % d’entre eux sont subjectifs et cycliques.

De plus, si des tests existent ils sont souvent insuffisants. Le test Elisa, premier pas vers le diagnostic de la maladie en France, ne détecte que trois espèces de Borrelia alors qu’une centaine existent.

Nous avons contacté le Professeur Christian Perronne afin d’en apprendre plus sur les tenants et aboutissants du débat.

Ecoutez…

Comment expliquez-vous les divergences de la communauté médicale face aux symptômes de la maladie?

Néanmoins, certains pays se distinguent dans leur prise en charge de la maladie, comme l’Allemagne. Si les recommandations officielles sont les mêmes qu’en France, l’absence de grands organismes officiels qui surveillent et condamnent les professionnels, qui ne suivraient pas les recommandations officielles, favorise une certaine liberté. Cette liberté, notamment de prescription fait que les malades européens se rendent en Allemagne.

La reconnaissance de la maladie de Lyme dans toute sa complexité est en train d’évoluer. Ainsi, le Canada travaille actuellement à l’élaboration d’un cadre fédéral relatif à la maladie de Lyme. En 2015, aux États-Unis, le Ministère de la Santé a validé les recommandations de l’International Lyme and associated diseases society (ILADS) au dépens des recommandations de l’Infectious Diseases Society of America (IDSA) datant de 2004. Par ailleurs, plusieurs États reconnaissent désormais la maladie de Lyme chronique.

En France, les professionnels de la santé et les associations de patients sont de plus en plus en demande d’une évolution de la législation et des recommandations, en témoigne la pétition lancée par le Professeur Perronne en juillet 2016. La Ministre de la Santé, Marisol Touraine a annoncé le 29 septembre un plan de lutte contre la maladie de Lyme.

Ecoutez…

Quelles sont vos attentes face au plan que Marisol Touraine devrait annoncer prochainement ?

Si la maladie dans sa forme la plus extrême représente un véritable handicap pour les malades, il est primordial de rappeler que les borrélioses sont nombreuses. Ainsi une vingtaine d’espèces de borrélies peuvent contaminer l’homme. Et il ne s’agit alors pas de la maladie de Lyme au sens strict.

Ecoutez…

Toutes les maladies de Lyme sont-elles graves?

Le 20 septembre dernier, l’Académie Française de Médecine avait consacré sa séance à la maladie de Lyme. Elle a alors rappelé la nécessité de respecter “les limites assignées à la maladie en faisant, en cas de doute, bénéficier le malade d’un traitement antibiotique selon les bonnes règles” tout en soulignant que la forme tardive (que d’autres appelleront chronique) de la maladie de Lyme était un véritable problème de santé publique, auquel il fallait consacrer plus de recherches.